A Noël 2011, mes enfants m'ont offert deux stages de 2h: l'un de poterie et l'autre de modelage-sculpture. J'ai adoré les 2 activités mais j'ai préféré poursuivre la sculpture.
Cette activité associe de nombreuses disciplines: le choix d'un objet à créer en recherchant une "mise en page " intéressante; le dessin, les trois dimensions, le choix des couleurs. etc.. c'est un travail minutieux et très long et j'aime cette attente;la satisfaction n'en est que plus grande .
Après avoir trouvé le thème de ce que je veux réaliser, je cherche une aide : photo sur internet, ou sur les différents bouquins ou revues qui me sont passés entre les mains ou autre .
Je commence mon modelage et mon sujet peut alors évoluer en fonction du résultat de mon modelage.
La ou les premières heures sont souvent difficiles car cela ne ressemble à rien et tout à coup, en faisant et défaisant, la forme qui me convient apparaît. Je suis alors emparé d'une sorte de frénésie créatrice très excitante. Lorsque mon sujet , ou la partie de sujet sur laquelle je travaille est terminée, je laisse mon modelage quelques heures pour le regarder plus tard avec un œil neuf et je découvre alors souvent des erreurs de proportion, d'emplacements etc ou des choses qui ne me plaisent pas. Je rectifie et cela peut parfois aller très vite ou au contraire demander beaucoup de tâtonnements et de temps . Comme je suis très perfectionniste, je continue à chercher jusqu'à ce que je sois satisfait et ce sont souvent des moments douloureux et décourageants car je ne suis pas content de moi.
Quand enfin ma pièce me convient, il faut la laisser sécher quelques semaines puis la transporter pour la cuire avec tous les risques de casse possible. Ce probléme de casse est très stressant tout au long de la création de l'objet ; il faut vraiment accepter ce risque très fréquent.
Après cuisson si par chance rien ne se casse il faut donner la patine à l'objet et c'est un nouveau travail de recherche qui commence en choisissant les couleurs, la manière de les passer etc.. à nouveau des tâtonnements, du stress, des déceptions mais aussi de grandes satisfactions lorsque je suis satisfait de mon résultat.
Il existe des multitudes de procédés de cuissons, de patines différentes etc.. j'ai l'impression d'être entré dans un univers infini avec des possibilités immenses où la technique est très importante mais également où le hasard a aussi une grande place: souvent, pour moi, l'expression que je recherche sur un visage par exemple est donné par une toute petite chose: un pli sur une lèvre plus prononcé, un sourcil plus appuyé etc..pour la patine, une petite zone de couleur plus foncé peut changer beaucoup de chose ; en raku les résultats de cuisson sont différents à chaque fois et c'est toute cette recherche qui tout au long de la création de la pièce est passionnante; il faut saisir à chaque fois ce qui plait dans ce que donne le hasard.
Je regrette de ne pas avoir découvert plus tôt cette discipline car elle me parait plus que tout autre infini.
Je regrette également de ne pas l'avoir regardé plus tôt car le travail de la terre (poterie ou modelage )est énorme et n'est pas reconnu à sa juste valeur.
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